Envie d'apprendre I LA NAVIGATION #2 WEEKEND EN MER DU NORDJe reviens d’un weekend intense en mer du Nord à bord du Mer Gaspard. Le manque de sommeil et surtout le froid polaire m’ont mise sur les genoux, et pourtant j’ai adoré cette aventure. Si vous avez lu mon premier article sur le sujet, vous saurez qu’après plusieurs séjours à bord de cabiniers, sous la houlette d’un ami de mon père breveté pour naviguer, j’ai décidé moi aussi de suivre la formation théorique destinée à obtenir mon permis de navigation.
L’ULYC (University of Louvain Yacht Club), où je suis des cours du soir depuis cinq mois maintenant, possède un voilier six couchettes à Nieuport, sur lequel il est possible de naviguer le temps d’un weekend. Les places sont très prisées et les marins les moins vifs n’ont droit qu’aux jours les plus froids de l’année. C’est ainsi que nous (mon homme et mon amie Caro m’accompagnent dans cette formation) nous sommes retrouvés, en compagnie de trois coéquipiers que nous ne connaissions pas, au large des côtes franco-belges en plein mois de janvier… Autant vous dire que nous avions très très peur de vivre un vrai calvaire. Le froid est toujours beaucoup plus intense au large et le Mer Gaspard n’est pas de toute première fraîcheur. Personnellement, je craignais aussi de ne pas aimer suffisamment la navigation en soi que pour prendre mon pied à « tirer des bords » en mer du Nord sous les ordres d’un capitaine inconnu. Car si j’ai adoré vivre la vie de matelot sur de jolis voiliers en méditerranée, je ne garde pas un bon souvenir de mes quelques stages de catamaran sur les rives de Maubuisson. Il faut dire que je n’ai jamais pu compter sur des moniteurs très investis. Alters egos des monos de ski, les miens voyaient leurs élèves comme autant d’obstacles entre eux et la flopée de vacancières en bikini, et nous le faisaient bien sentir. Bref, je ne partais pas vraiment le cœur léger. Pourtant, aussitôt sur le ponton i du Watersportkring Luchtmacht de Nieuport où nous attendait le Mer Gaspard, au son des clapotis, des drisses qui frappent, à l’odeur du port et au toucher métallique du bastingage, j’ai retrouvé l’excitation de la mer. Méditerranée ou pas, soleil ou non, cabinier de luxe ou rafiot humide, mon plaisir était le même. Ce n’est ni l’eau turquoise, ni la chaleur, ni le ponton en bois exotique qui m’ont procuré tant de plaisir les premières fois, mais ce sentiment de liberté absolue, d’aventure, d’horizons infinis. C’est l’idée de larguer les amarres qui me donnait le frisson. Cette fois, je ne connaissais pas l’équipage mais je comprends maintenant d’autant mieux les liens qui se tissent entre les marins du monde entier. Sans rien savoir l’un de l’autre nous fonctionnions déjà comme une vieille équipe, unis dans nos efforts pour maintenir le cap, les voiles gonflées et l’allure vive. Sur le chemin du retour, nous rêvions à nouveau, mon homme et moi, de faire suivre notre exploration des routes terrestres d’une épopée le long des voies maritimes 😉
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Comme je l'ai lu (dans un magazine Respire, je crois), l'Homme peut donner un sens à sa vie de deux manière : en apprenant et en prenant soin des autres. Brevet de navigation, photographie, leçons de vie... Je partage avec vous mes petites et grandes découvertes.
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Février 2021
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