MON FILS, CE SENSEI SANS PITIÉIls apprennent à toute vitesse, et nous on s’accroche, au bout de la corde, on essaie de suivre, on mord pas mal la poussière… C’est qu’on a au moins autant qu’eux à découvrir ! Et je ne parle pas que de la manière dont on change un lange. Je ne me suis jamais vraiment sentie adulte, sauf peut-être la première fois que j’ai pris mon courage à deux mains pour m’enfoncer dans le cœur de Bruxelles au volant de ma petite Fiesta, le permis à peine en poche, ou que je me suis assise devant une pile de factures à régler, armée de ma calculette CBC Touch et de ma carte de banque. Mais avec mon fils, je me sens grandir tous les jours. Je me sens devenir adulte dans le bon sens du terme, celui de s’accomplir, de gagner en sagesse, de se sentir tout(e) entier(e) responsable de soi, et même assez droit sur ses pieds que pour tenir un autre par la main et le guider à son tour. Plus que jamais, j’assume mes responsabilités. Je le fais parce qu’il faut bien que notre vie « roule », que c’est déjà suffisamment la course que pour ne pas nous rajouter d’emmerdes en fermant les yeux sur des problèmes qui finiront par dégringoler sur ma pomme. Mais aussi pour l’exemple que je donne. Même si ma « grenouille » (faut le voir faire du 4 pattes) est encore trop jeune pour avoir conscience de mes manquements, je me dis que je dois m’y tenir dès maintenant, parce que le jour viendra vite où il m’entendra me défiler, me chercher des excuses, assimilant ce comportement comme « bon à reproduire ». Je suis meilleure chaque jour, parce que je réfléchis à ce que mes actes et mes paroles apprennent à mon fils. Je suis de plus en plus tolérante parce que je voudrais qu’il soit ouvert à la différence, je me montre bienveillante parce que j’aimerais qu’il soit bon, j’essaie de retrouver ma curiosité de petite fille parce que je lui souhaite d’avoir soif d’apprendre et de découvrir… Je m’applique d’avantage encore à gérer mes émotions, parce que je voudrais qu’il grandisse dans un climat serein et qu’il puisse faire face aux difficultés avec sagesse, sans trop souffrir, armé pour rebondir. Je découvre en moi des trésors de patience, de compassion et de tendresse. Je remets mes idées en question, mon fonctionnement aussi, j’essaie de voir le monde à travers ses yeux, saufs de tout préjugé. Je tente de lâcher prise et de faire d’avantage confiance à mon instinct, de moins me soucier du regard des autres. J’apprends à profiter de l’instant et à être toute entière présente, parce qu’avec un enfant on ne peut ni tricher ni reporter à plus tard. Je revois mes priorités et je dédramatise. Je m’exhorte à aller au bout de mes idées, à défendre mes valeurs, à agir pour ce que je crois juste et à prendre soin de moi, aussi...
Mais quand j’y pense, j’ai toujours cette image du Sensei des mangas et autres films de samouraïs : inflexible, impassible, insensible à son élève qui peine et supplie ; tant qu’on se demande si ce « grand sage » n’est pas en réalité un monstre sans cœur jusqu’à ce qu’on réalise les progrès du héro devenu lui-même sage parmi les sages… Vivre dans l’instant, se défaire des préjugés, prendre du recul, faire face au réel… mon fils m’enseigne la sagesse mieux que personne. Et qui s’intéresse un tout petit aux grands philosophes et sages de ce monde, sait qu’il n’y a pas de voie plus sûre vers le bonheur… « La vie heureuse, c'est la vie vertueuse. » Aristote Doesn’t ring a bell ? Quelques articles plus ou moins légers sur le sujet : Bonheur et sagesse: 6 trucs simples pour être plus heureux Chercher le bonheur à l’intérieur soi Peut-on être heureux sans être vertueux? ATTENTION : LE SACRIFICE POUR SES ENFANTS A AUSSI SES LIMITES. Si vous vous sentez au bout du rouleau, parlez-en, faites un break... un enfant heureux, c'est un enfant dont les parents vont bien. https://karma-mamas.com/2019/10/11/patriarcat-et-education-bienveillante-colere/?fbclid=IwAR1sY5CaImSDli9yl-JjdWV1daYeW0uZCxj2kK4qG37DQq3eij-NOagQApU
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AuteurLa maternité a bouleversé mes certitudes et continue de me questionner au quotidien. Sur ce que je veux transmettre, ce qui fait de nous ce que nous sommes, ce qui rend heureux, ce qui est important dans la vie, pour notre propre développement et pour celui d'une société meilleure... devenir le référent d'une autre personne renforce mon désir d'incarner mes valeurs. Me confronter à un jeune enfant, vierge de tout formatage, spontané, intransigeant, est une formidable source d'apprentissage. Archives
Octobre 2020
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