Ma couleur de doulaUne doula propose un accompagnement non médical des familles avant, pendant et après l'arrivée d'un enfant. Elle offre un soutien émotionnel et logistique, un partage d'expérience et de connaissances, elle prend soin de tous les membres de la famille. Et ce n'est pas du luxe lorsqu'on ne dispose pas d'une armada de personnes de confiance ultra disponibles et bienveillantes (ce qui est le cas de la plupart d'entre nous). Mais quelle forme prendra cet accompagnement ? C'est à chaque doula d'en décider, de se former aux outils qu'elle souhaite utiliser, de réfléchir à la posture qu'elle voudrait adopter, à ce qu'elle aimerait insuffler aux familles... c'est ce qu'on appelle trouver sa "couleur" de doula. Il y a quelques jours, j’ai suivi une formation qui a changé ma vie. Je le sens dans mes tripes, dans mon cœur, ce weekend-là, Isabelle Virzi a allumé une petite lueur au creux de moi qui ne cesse de prendre de l’ampleur et m’anime toute entière. Cela fait quelques mois déjà que je nourris le projet de devenir doula : « celle qui sert » en grec ancien. Je voulais accompagner les familles dans l’accueil de leurs bébés, être l’oreille attentive, la petite main attentionnée et les bras réconfortants dont elles pouvaient avoir besoin dans ce grand chamboulement. J’avais dans l’idée d’ajouter le massage et le bain à mon arsenal d’outils pour apaiser bébé et ses parents. Le toucher me semblait un bon moyen de communiquer avec un petit humain qui ne possède pas la parole. Et c’est dans cette optique que j’ai atterri à Liège pour une formation sur le toucher psycho émotionnel du bébé par le massage. Le nom et la description de la formation m’avaient tout de suite plu, il me semblait que je pourrais y apprendre plus que quelques techniques de palper-rouler. Dès l’introduction de Marie Delhez, organisatrice de la formation, j’ai su que j’étais au bon endroit. En quelques phrases, elle m’avait déjà profondément interpellée à plusieurs reprises sur mon rapport à mon corps. Notamment sur mon absence de réel plaisir à me faire masser moi-même, voire même toucher, parfois. J’ai pris conscience de ma déconnexion à mon corps, un mécanisme que la plupart d’entre nous mettent en place dans l’enfance pour se protéger de situations trop difficiles, d’émotions trop fortes. Avec Isabelle, j’ai réalisé à quel point nos sociétés occidentales laissaient peu de place au toucher, pourtant essentiel (voir à ce sujet le chouette docu Arte : Le pouvoir des caresses – Le toucher, un contact vital), contrairement à beaucoup de cultures où chacun est massé quotidiennement dès ses premiers jours de vie. J’ai appris toutes les conséquences de l’absence de toucher et tous les bienfaits du massage régulier. J’ai exploré la complexité du lien d’attachement, de la dyade maman-bébé, j’ai compris les conséquences du mal-être de la première sur le second, ce qu’on peut et ce qu’on ne doit surtout pas proposer à une mère qui va mal. Et enfin, j’ai massé. Au bout de deux intenses journées de formations, nous avons toutes, simultanément, réalisé un soin complet d'un quart d'heure sur une poupée, dans un silence total. Nous n’entendions que nos mains huilées sur le plastique, l’alternance de doux effleurements et d’énergiques frottements. J’ai massé un poupon en plastique, je l’ai massé de tout mon cœur, et ça m’a transportée. Je ne m’y attendais pas du tout. Lorsque j’ai relevé la tête, j’ai vu à l’émotion d’Isabelle que j’étais loin d’être la seule à avoir vécu l’intensité de ce moment.
Dès septembre j'entame une formation de massage de 9 mois ainsi qu'une formation en sophrologie de trois ans en plus de ma formation doula qui débute en février. Et j'ai une bonne liste de formations complémentaires dans le collimateur, mais mon portefeuilles n'a pas encore tout à fait donné son aval ;-) Merci Isabelle, merci de m’avoir bouleversée à ce point, de partager tes connaissances et ta passion avec tant de sincérité et de m’avoir permis de faire un pas de plus vers mon trésor personnel.
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
AuteurJe n'ai jamais été passionnée par mes jobs. Cela fait longtemps que je rêve de me reconvertir mais ce n'est qu'à l'arrivée de ma fille, June, et au cours de l'année (difficile) qui a suivie que j'ai su ce que j'allais faire : j'allais aider les familles à trouver leur équilibre, leur voie, avec toute la bienveillance dont j'étais capable. J'allais devenir doula. ArchivesCatégories |