Journal de bord #2 – Italie (jour 48)De nombreux aspirants aventuriers ont, je crois, un vague espoir de métamorphose intérieure. Sensation d'apaisement face aux paysages grandioses , ouverture d'esprit au contact d'autres cultures, abandon de toute peur à force d'être confronté à l'inconnu, et finalement naissance d'une nouvelle version de soi, plus accomplie, plus sereine. Certains ont également dans l'idée de se défaire des vices prêtés à notre société capitaliste : matérialisme, carriérisme forcené, et leurs corollaires – frustration, jalousie... Sans trop prêter de propriétés miraculeuses au voyage, j'ai moi aussi nourri un certain désir de changement à la perspective de notre aventure. Ce périple en van devait être un nouveau départ, une merveilleuse transition vers une autre moi, plus paisible, que je rêvais, pourquoi pas, à la tête d'une jolie chambre d'hôte au Pays Basque, au Portugal voire aux fin fond de l'Asie. Aujourd'hui, je commence à penser que les bénéfices de mon aventure sont précisément, à l'inverse de ce que j'ai pu croire, dans un heureux retour : à moi, à mes aspirations, à mon énergie. Laulau, le come back Il me semble qu'aussi longtemps que puisse durer ma vie sur les routes, je resterai la même ; plus reposée que jamais, certes, le teint halé, la tête légère, et le rire facile... mais toujours moi. Pour être tout à fait exacte, j'ai l'impression d'une version plus pure de moi: du Laulau 100% comme je n'en ai plus connu depuis peut-être 10 ans, débarrassée des obligations et contraintes que j'ai sans doute été trop prompte à m'imposer, libre à nouveau de laisser toute la place à mes envies. Plutôt que de me défaire de désirs que je pensais sources d'insatisfactions, je reprends goût au plaisir : j'ai à nouveau envie de m'habiller (activité estampillée futile dans ma tête depuis quelques années), d'aller au cinéma, au restaurant, de m'octroyer des week-ends au soleil, d'écrire et de trouver un job qui ne réponde ni à un impératif financier ni à des critères pratiques, mais à un véritable enthousiasme de ma part. J'ai retrouvé le chemin des rêves et des projets sur la comète en même temps que mon optimisme, ma passion et mon imagination. Je ne veux plus être quelqu'un d'autre, ailleurs, je ne veux plus me fuir ni fuir ma vie. Je me réjouis d'être celle que je suis ! Joli point de vue Sans faire de moi une sage éclairée, ce temps hors du temps m'offre aussi un recul rare sur ma vie. Sans regrets pour celle que j'ai menée jusqu'ici (puisque c'est aussi elle qui m'a menée jusque là ;-) ) je perçois clairement ce dont j'ai besoin à l'avenir - je réalise que ma priorité devrait être de préserver ma liberté nouvellement acquise, de me protéger de ma tendance à m'enchaîner dans des projets trop lourds. La vita è bella ! Les batteries rechargées, les idées bien en place, je me sens prête et même surexcitée à l'idée de découvrir le tournant que prendra notre vie à l'issue de notre expérience nomade. A ce sujet, que mon usage du mot « retour » ne vous donne pas de fausses idées ! Ce texte ne signe pas la fin du voyage à bord de Denver... seulement celle de ma fuite ;-)
1 Commentaire
11/9/2022 02:47:07 pm
Time cost hospital beautiful the too.
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uteur
Après trois ans de rénovation, nous avons mis notre première maison en location pour larguer les amarres. Mais pas question de voyager sans notre chat. La solution? Une petite maison sur roue qui puisse nous emmener tous les trois où bon nous semble. Les roadtrips, on adore ça! Archives
Décembre 2018
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