ENVIE D'APPRENDRE I L'immobilier (en couple)On entend souvent dire que l'aventure immobilière peut tuer un couple. Cela n'est pas réservé à ceux qui se lancent dans d'impossibles travaux : les ennuis peuvent débuter bien avant cette étape. Voici quelques clés (aha!) pour les éviter et bien vivre cette fabuleuse aventure! Oui, les risques de grosses embrouilles sont élevés. Et c'est normal :
Mieux vaut s'assurer que chacun est prêt à s'engager sur la durée et aux yeux du monde. Acheter un bien avec sa moitié constitue presqu'inévitablement un engagement sur le long terme. Pour le financer, il faut souvent accepter de contracter ensemble un crédit de dix, vingt, voire trente ans. Avec toutes les angoisses et les questions que cela peut susciter pour les partenaires, surtout s'ils ne sont pas mariés. Mieux vaut s'assurer, avant d'entamer la moindre démarche, que chacun est prêt à s'engager sur la durée et aux yeux du monde. François de Singly, auteur de Libres ensemble (Armand Colin), remarque que cela est d'autant plus difficile aujourd’hui, alors que beaucoup de couples ne sont plus dans la fusion mais dans le « libres ensemble » (ils disent plus volontiers « je » que « nous »). « Je vois des couples qui divorcent juste après l’achat parce qu’ils ont le sentiment de s’être trop engagés l’un vis-à-vis de l’autre », témoigne le psychiatre et thérapeute de couple Jacques-Antoine Malarewicz, auteur d’une étude sur L’irrationnel dans l’acte d’achat immobilier (2007)." Les amoureux se montrent souvent frileux à l'idée de parler argent. L'aspect financier est la principale source de conflit. D’autant plus que les acheteurs n’ont souvent pas le même budget. Les amoureux se montrent souvent frileux à l'idée de parler argent. Résultat, beaucoup de couples se contentent d'improviser. L’achat immobilier oblige à briser le tabou . À condition de le faire de manière ouverte et honnête, acheter ensemble est l'occasion rêvée de mettre les choses à plat. Même si vous vous connaissez depuis des années, il se peut que vous n'ayez que peu partagé de frais jusqu'ici. Surtout si vous ne vivez pas ensemble. Etre confronté aux conceptions financières de l'autre peut-être un choc. Imaginez : Julie économise depuis quelques temps en vue d'acheter. Le moment venu, elle a un apport de 7000 euros supérieur à son partenaire. Dans sa tête, c'est tout décidé, ils ne mentionneront pas la différence d'apport dans le contrat chez le notaire, ils déclareront un achat à 50-50, et Nicolas ne lui devra rien. Quand on aime, on ne compte pas. Mais quelques semaines avant l'acte d'achat, Nicolas lui annonce que son père lui donne 15 000 euros… la balance s'inverse et c'est maintenant l'apport de Nicolas qui est supérieur de 8000 euros à celui de Julie. Nicolas la prévient : s'ils signent l'achat à 50-50, il faudra qu'elle lui rembourse la différence pour qu'ils soient à égalité dans l'investissement. Julie est extrêmement peinée : s'engager dans l'achat d'un bien avec son homme, pour elle, c'était aussi valider son couple comme une unité solidaire. Partager sa vie avec quelqu'un, c'est aussi partager ce que l'on possède… elle a le sentiment que l'amour que Nicolas lui porte n'est pas aussi fort que le sien, puisqu'il n'est pas prêt au même sacrifice qu'elle. La réaction de Nicolas n'a pourtant rien à voir avec l'amour. Nous héritons nos conceptions de l’argent de notre éducation et de notre histoire personnelle. Et Nicolas n'a pas forcément tort : les élans de générosité peuvent nuire au couple. Ils resurgissent au moindre conflit, entraînent souvent de la frustration de la part de celui qui se sent redevable... et peuvent conduire à une séparation. Mathilde, 31 ans, témoigne sur le site de madame.lefigaro.fr : « Mon apport était supérieur au sien. Au départ cela ne m’a pas dérangée. On s’était mis d’accord sur le fait qu’il rembourserait plus que moi sur le crédit. » Mais dès le départ, ce petit arrangement a parasité la relation. « Il critiquait tout ce que nous visitions. Il me rabâchait sans cesse le fait que, dans tous les cas, j’aurais le dernier mot puisque je mettais plus d’argent que lui. » Il importe donc d'aborder la question de l'argent en toute transparence, en s'efforçant de rester ouvert aux idées de l'autre et d'envisager les choses de manière un tant soit peu rationnelle. Pour éviter tout désaccord, peut-être vaut-il mieux établir le budget de chacun avant même de se lancer dans les visites. Lorsqu'on achète à deux, notre rêve personnel rencontre celui de l'autre... Maison ou appartement ? Travaux ou non ? Acheter en couple, c’est confronter ses envies, ses priorités... et apprendre le compromis. La plupart des gens n'attendent pas que l'achat d'un bien se profile pour en rêver. Au moment d'entamer les recherches, chacun a déjà une idée de la maison idéale : ancienne et empreinte d'histoire ou résolument moderne et épurée, villa ou mitoyenne, de plain-pied ou en hauteur, avec un grand jardin ou une jolie terrasse… mais lorsqu'on achète à deux, notre rêve personnel rencontre celui de l'autre... et il faut espérer qu'ils se rejoignent un minimum! Lorsque ce n'est pas le cas, trouver un terrain d'entente peut s'avérer très compliqué. Les concessions sont nécessaires, mais attention : elles laissent parfois amer celui qui semble avoir cédé. Toujours sur madame.lefigaro.fr, un témoin raconte : « Je voulais vivre dans un quartier bobo. Il voulait un appartement pierre de taille dans un arrondissement bourgeois. Nous avons erré pendant des mois dans tout Paris. Quand nous avons finalement acheté, dans le 15e arrondissement, je me suis sentie vaincue. Notre couple a ensuite tangué pendant un an ». Il faut commencer par s'interroger sur ce qui tient le plus à cœur à chacun (et éventuellement se demander pourquoi : il y a peut-être d'autres moyens de répondre à vos envies). Fixez vos priorités chacun de votre côté dans un premier temps, avant d’en discuter ensemble et d’établir une liste de points non négociables (qu'est ce qui est indispensable pour vous? Un parking? Un bureau? La proximité d'une école? Une lumière abondante? Qu'est-ce qui est rédhibitoire? Un vis à vis? Des travaux importants?) . À partir de là, il s'agit d'envisager un maximum de possibilités qui puissent répondre aux critères de chaque partenaire. Il est essentiel de prendre le temps d'y réfléchir, de s'inspirer,… c'est comme ça que peuvent jaillir des solutions inattendues. Surtout, comme toujours, restez ouvert... il n'y a que les ânes qui ne changent pas d'avis! Attention aux influences extérieures qui peuvent parfois envenimer la situation : la belle-famille se mêle des affaires des tourtereaux dans 4,7% des cas. Il faut dire que les parents mettent souvent la main au portefeuille pour aider les jeunes couples. Et que, supposés plus expérimentés en matière d'achat immobilier, leur avis est souvent sollicité. Gardez à l'esprit qu'il s'agit de l'endroit dans lequel vous allez construire VOTRE nid à tous les deux, c'est à vous de vous y sentir bien. Il faut veiller à partager les tâches équitablement. En 2016, le site de petites annonces immobilières AVendreALouer.fr s'est intéressé à la gestion du logement par les couples. D'après le sondage, si 88% des couples se mettent d'accord au préalable sur les critères de leur recherche (quartier, ville, prix...) la mise en œuvre pratique de la recherche reste l'apanage des femmes : ce sont elles qui, la plupart du temps, consultent les annonces sur Internet, contactent les agences, visitent (elles sont deux fois plus nombreuses à visiter seules que les hommes), et préparent les dossiers. Bref, elles prennent volontiers les choses en main. Si la prise de décision doit se faire ensemble, les démarches aussi. Il faut veiller à partager les tâches équitablement sous peine de voir le partenaire le plus impliqué craquer sous la pression et accumuler les frustrations. Cela implique aussi, de la part de ce dernier, d'accepter de ne pas tout contrôler… En fonction des domaines de prédilection de chacun, l'un peut, par exemple, s'occuper du prêt tandis que l'autre se charge d'organiser les visites. Cela permet, en plus, de gagner en efficacité. Pour conclure sur une note positive (ouf!), rappelons tout de même que, bien préparé, l'achat d'un bien avec son partenaire peut-être une expérience excitante et épanouissante. S'il arrive que l’histoire finisse mal, beaucoup de couples traversent cette période avec exaltation et sortent de l'aventure plus solides que jamais… EN PRATIQUE : Quand sait-on qu'il faut acheter ? À force de se renseigner, d'éplucher les annonces, d'écouter les conseils des autres, d'accumuler les visites… parfois on n'est plus très sûrs de ce que l'on veut. Les chercheurs en neurosciences ont d'ailleurs observé que plus nous amassons des données sur un sujet, plus nous courrons le risque de nous éloigner de l'essentiel. Si performant soit-il, notre cortex pré-frontal, responsable de nos raisonnements, ne peut gérer qu'une certaine quantité d'informations à la fois. Il fait donc un tri, et ce qu'il retient n'est pas toujours ce qui était le plus important pour nous à l'origine. C'est ainsi que vous pourriez vous laisser séduire par un appartement fraîchement repeint, comptant deux salles de bains et un système domotique ultra perfectionné… alors que vous n'aviez rien demandé de tout cela et que ce logement se trouve à deux heures de votre travail dans un quartier que vous détestez. Prenez donc le temps d'éclaircir vos idées et gardez l'essentiel en vue! Au delà des critères objectifs, un foyer doit aussi nous plaire, on doit s'y sentir bien. Et ce n'est pas toujours facile d'évaluer un bien sur ce point là. D'autant plus que face à un investissement de cette ampleur, on perd facilement nos repères, on doute... Alors écoutez vos émotions : contrairement à ce que l'on pourrait penser, les émotions ne sont pas ennemies de la raison. Au contraire, elles fonctionnent comme une alarme et peuvent vous renseigner sur une situation donnée. D'ailleurs, émotion vient du latin motio = mouvement : elles sont là pour nous faire réagir. Apprenez à écouter votre corps : comment réagit-il à l'idée de ce projet? Vos muscles sont-ils tendus, votre, estomac en pelote? Êtes-vous parcouru de frissons, avez-vous la chair de poule et le cœur qui bat plus vite? À vous de savoir si ces sensations sont plutôt plaisantes et positives (liées à une vraie excitation) ou négatives (liées à la peur). Mais soyez-y attentif. L'idéal est de pouvoir prendre le temps de la réflexion. Seulement dans certaines régions et pour un certain type de biens, il faut parfois se décider dans la journée. Pour vous éclaircir les idées, prenez juste un instant pour vous centrer. Mieux… sortez! Outre l'effet du grand air sur notre cerveau (mieux irrigué et oxygéné), une petite marche décentre l'attention et libère du stress. Respirez profondément, concentrez-vous sur vos sensations, la consistance du sol, les odeurs, les couleurs… asseyez-vous sur un banc, regardez les passants, et laissez la tension retomber. Après vous être vidé l'esprit et avoir atteint une certaine tranquillité, posez-vous cette simple question, à laquelle vous ne pouvez répondre que par oui ou non: "Est-ce que je le sens ou pas?". Prévoyez bien le contrat Ça y est, vous avez trouvé votre bonheur. Vient le moment de la paperasse. C'est peut-être moins excitant mais ça n'en est pas moins important! Sans vouloir enfoncer le clou, rappelez-vous quand même que la durée de nombreuses unions est inférieure à celle d'un crédit immobilier… D’où la nécessité de prendre certaines précautions lors de l’acquisition pour éviter qu’une séparation tourne à la catastrophe financière. Lors d'un achat immobilier, on passe devant un notaire pour signer un contrat, l'acte authentique de vente (un acheteur sur dix ne le sait pas). Ce contrat constitue la preuve que vous êtes propriétaire du bien. Par défaut, l'acte authentique prévoit que vous achetez chacun pour moitié. Si vous et votre conjoint n'avez pas financez l'acquisition à part égales, il est prudent de le signaler à votre notaire afin qu'il le mentionne dans l'acte authentique. Sachez également que le mariage et la cohabitation légale protègent le survivant en cas de décès d'un conjoint, en lui permettant de continuer à vivre dans le logement acheté à deux sans devoir rembourser la part du défunt. Les simples cohabitants de fait ne bénéficient pas de cette protection : par défaut, ce sont les parents ou les éventuels enfants de votre conjoint qui héritent de ses bien à sa mort. Vous pourriez donc être contraint de leur racheter la part du bien acquise par votre conjoint. Pour vous prémunir d'une telle situation, demandez simplement à votre notaire de prévoir une clause spécifique organisant les conséquences d'un décès. Dernière petite info pour la route : sachez que les prix grimpent en été. C'est à ce moment-là que beaucoup de couples se décident à acheter, les prix s'en ressentent. D'autant que les biens ont meilleure allure sous un soleil étincelant…
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Comme je l'ai lu (dans un magazine Respire, je crois), l'Homme peut donner un sens à sa vie de deux manière : en apprenant et en prenant soin des autres. Brevet de navigation, photographie, leçons de vie... Je partage avec vous mes petites et grandes découvertes.
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